Le mot scrupuleux est généralement utilisé pour décrire quelqu'un qui est extrêmement minutieux et attentif aux détails. C'est censé être un compliment. Cependant, pour de nombreux catholiques, être scrupuleux est tout autre chose .
Qu'est-ce que la scrupule ?
La scrupule est un type de TOC religieux qui devient de plus en plus courant. Pour ceux qui n'ont jamais vécu cela eux-mêmes, imaginez une dose de "culpabilité catholique" sous stéroïdes. C'est plus que d'avoir mauvaise conscience; c'est avoir une conscience paralysante . Une personne qui souffre de scrupules devient obsédée par ses faiblesses et ses péchés les plus insignifiants, à tel point que cela devient sa préoccupation première.
Cet état d'esprit s'accompagne d'une peur intense d'échouer à Dieu, ce qui se traduit par l'incapacité de prendre des décisions même infimes. Plus que tout, ces personnes désirent plaire à Dieu et suivre ses commandements, mais elles restent convaincues de leur échec constant. Pour cette raison, il est difficile - presque impossible - d'avoir une relation personnelle et aimante avec Dieu. La prière et les sacrements les confrontent à l'angoisse et au désespoir.
Mon expérience avec la scrupule
Ma scrupule s'est manifestée quand j'avais dix-huit ans, résultat final d'une relation manipulatrice.
À cause des abus, je ne pouvais pas fonctionner correctement. Je ne faisais pas suffisamment confiance à ma propre compréhension de la réalité pour prendre des décisions. En même temps, je grandissais dans ma foi et je voulais tellement être la femme que Dieu voulait que je sois. Ma vie était centrée sur le fait d'être sans péché. Je voulais seulement plaire à Dieu, mais j'étais convaincu que toute petite erreur aurait un impact cosmique sur mon salut personnel.
Je suis devenu diligent, minutieux et attentif aux détails dans chaque aspect de ma vie. Je ne pouvais pas m'arrêter. Si je ne respectais pas mes propres normes, je devenais paralysé par la culpabilité. J'étais sûr que chaque échec de ma part était un péché mortel.
Même les mésaventures qui n'étaient pas de ma faute avaient un effet paralysant. Une fois, sachant que je voulais assister à la messe de midi sur le campus de mon université, je me suis assuré de terminer mon déjeuner dans le délai nécessaire pour maintenir le jeûne. Au milieu de la messe, un morceau d'épinard s'est détaché d'entre mes dents. Sans réfléchir, je l'ai avalé. Avec le recul, je sais que je n'avais rien fait de mal et que j'aurais quand même pu communier. Malheureusement, la maladie a eu une emprise trop forte sur moi. J'étais convaincu que j'avais violé le jeûne. J'ai paniqué et j'ai eu une véritable crise d'angoisse parce que je n'étais pas capable de Le recevoir.
Saints scrupuleux
Si vous êtes quelqu'un qui lutte contre la scrupule (et peut-être que vous ne le saviez même pas jusqu'à présent), sachez que vous n'êtes pas seul. De nombreux saints canonisés ont lutté contre le scrupule et l'auto-condamnation.
Le scrupule de saint Maximilien Kolbe était si sévère que son supérieur chargea un confrère de l'accompagner tout au long de sa journée. Chaque fois que Maximilien avait une pensée condamnante, il devait l'exprimer à son frère prêtre. Ce prêtre montrerait alors à Maximilien où ses sentiments l'avaient égaré.
On dit que saint Alphonse de Ligouri, évêque et docteur de l'Église, a épuisé chaque confesseur de Naples dans sa recherche d'un soulagement à ses propres pensées condamnantes.
D'autres saints scrupuleux incluent Sainte Thérèse de Lisieux, Sainte Katherine Drexel, Saint François de Sales et Saint Ignace de Loyola. Ils sont la preuve qu'avec l'aide de la grâce de Dieu, nous pouvons vraiment être soulagés de ce fardeau de scrupules.
Guérir de la scrupule
En plus de l'exemple des saints, voici cinq choses qui m'ont aidé sur mon propre chemin vers la guérison.
1. Consécration totale à la Bienheureuse Vierge Marie
Convaincu que j'étais un pécheur sans espoir, je me suis tourné vers la Sainte Mère. J'avais entendu de bonnes choses à propos de se consacrer à Notre-Dame , mais j'étais surtout intéressé par sa protection. Comme j'étais à peu près certain que j'allais en enfer, je pensais que « faire équipe » avec Mary pourrait augmenter mes chances d'aller au paradis.
Ironiquement, je n'ai presque pas donné suite à la consécration. Je n'avais pas l'impression d'avoir été assez zélé dans ma prière. J'étais prêt à tout refaire mais mon confesseur l'a interdit. Par obéissance à lui, j'ai terminé ma consécration. En toute sincérité, j'ai ressenti un changement en moi dès le lendemain. Ce n'était pas une solution miracle, mais je n'étais plus au plus profond du désespoir.
2. La Médaille Saint-Benoît
L'auto-condamnation est un symptôme de scrupule. Après ma consécration, j'ai commencé à être capable de déchiffrer entre la voix de Dieu et la voix de l'ennemi. À peu près à la même époque, j'ai également découvert la médaille de Saint-Benoît. Contenant de nombreuses bénédictions et prières différentes, mon aspect préféré de la médaille apparaît au dos. Le latin se lit comme suit : "Vade Retro Satana, Nunquam Suade Mihi Vana - Sunt Mala Quae Libas, Ipse Venena Bibas". En anglais cela signifie :
Va-t'en Satan ! Ne me dis pas tes mensonges. Mal sont vos paroles, buvez votre propre poison !
Chaque fois que des pensées critiques commençaient à faire surface, je me retrouvais à répéter ces mots et j'éprouvais un certain soulagement.
3. La grâce des sacrements
Lorsque vous avez affaire à des scrupules, l'église pourrait être l'un des derniers endroits où vous voudriez être. Cependant, parce que vous avez besoin de guérison, l'église est exactement là où vous devez être. Pour moi, fréquenter les sacrements malgré ma peur intense de Dieu a été mon plus grand acte de foi en la miséricorde de Dieu.
La confession mensuelle m'a aidée à faire confiance à la clémence de Dieu. Cela m'a également fait comprendre que beaucoup de choses que je confessais n'étaient pas vraiment des péchés. Une fois, en guise de pénitence, le prêtre m'a même dit "d'arrêter de faire ça" en ce qui concerne mon auto-condamnation. Ça a marché. Après tout, je devais lui obéir si je voulais être pardonné.
L'Eucharistie est devenue ma force vitale et m'a donné une toute nouvelle compréhension du sacrifice de la messe. Jamais de toute ma vie je n'avais prié avec autant de ferveur : « Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir, mais dis seulement le parole et je serai guéri. Après quatre mois de réception quotidienne de l'Eucharistie, j'ai réalisé qu'un changement s'était opéré en moi ; J'étais beaucoup moins anxieux tout au long de ma journée.
Enfin, demander à un prêtre d'administrer l'onction des malades a été l'une des choses les plus intelligentes que j'ai faites. La scrupule est une maladie, et ce sacrement existe spécifiquement pour aider les personnes qui luttent à cause de maux physiques et mentaux. Cela m'a aidé à accepter ma croix et à unir mes souffrances au Christ. En fait, je me sentais mieux physiquement grâce à ces grâces.
4. Prière personnelle
C'est l'une des choses les plus bénéfiques que j'ai faites pour moi-même. En passant du temps à parler intentionnellement avec Dieu chaque jour, j'ai appris à reconnaître sa voix. Une relation personnelle s'est lentement épanouie. J'ai appris qu'il est bon et aimant, pas quelqu'un qui attend pour juger chacun de mes mouvements.
5. Aide professionnelle
Incapable de trouver un professionnel de la santé agréé dans ma région, j'ai cherché un directeur spirituel. Il a pu m'aider à voir que ma scrupule était le résultat de schémas de pensée incorrects qui avaient été enracinés dans l'habitude. Pour moi, ces schémas de pensée s'étaient développés au cours de cette relation abusive. Sans l'aide et l'affirmation de ce prêtre, je n'aurais pas pu avancer aussi rapidement dans mon processus de guérison.
Les directeurs spirituels et les professionnels de la santé mentale sont formés pour aider spécifiquement les personnes qui se trouvent dans ce type de situations. Si vous avez accès à un prêtre ou à un religieux qui est aussi un professionnel de la santé mentale, ce serait l'idéal. Si vous vous trouvez dans une situation similaire, n'ayez pas honte de demander de l'aide.
Si vous êtes quelqu'un qui lutte avec scrupules, ne désespérez pas. Il y a de l'espoir. Il y a du soulagement. Vous pouvez battre ça. Restez simplement près de Jésus.
Avez-vous déjà lutté avec scrupules? Comment l'as-tu surmonté ?
Scrupulosité : quand la culpabilité catholique tourne mal #BISblog //Click to tweet
Grace est une contributrice régulière du blog BIS. Elle avait prévu d'être infirmière jusqu'à ce qu'une rencontre avec le Christ dans la confession déclenche une étincelle qui a abouti à une carrière continue en tant que professeur de théologie au secondaire. Bien qu'elle soit un berceau catholique, elle continue d'être émerveillée par la profondeur de la paix et de la joie que l'on peut trouver dans la foi et ne peut s'empêcher de partager cette passion avec les autres en tant qu'enseignante, écrivaine et conférencière. En dehors du ministère, elle touche à un peu de tout, n'excelle dans presque rien et, comme la plupart des mamans, ne peut survivre sans au moins une tasse de café par jour. Grace réside à Charleston, SC avec son beau mari et leur fille qui lui ressemble. Vous pouvez en savoir plus sur elle ici . Lisez tous les messages de Grace ici .
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