J'ai entendu les noms André et Bessette dans ma vie ces derniers temps, car des amis les ont utilisés comme noms pour leurs enfants. Je sais au moins dans un cas que c'était pour honorer la Saint André Bessette, dont nous célébrons aujourd'hui la fête. La vertu et l'exemple de cet homme ont conduit à sa béatification en 1982 par le pape Jean-Paul II et à sa canonisation en 2010 par le pape Benoît XVI.
La jeunesse d'André Bessette
En 1845, Alfred Bessette est né dans une famille nombreuse de la province de Québec, Canada. Orphelin et adopté à l'âge de douze ans, il a commencé son travail dans divers métiers, notamment comme cordonnier, boulanger, forgeron et ouvrier d'usine. En raison de sa santé fragile, il n'a pas pu occuper un emploi très longtemps.
Enfin, à vingt-cinq ans, il dépose sa candidature à la Congrégation de la Sainte-Croix, dont la devise est Ave Crux, Spes Unica signifiant « Je vous salue la Croix, notre seule espérance ». Cette devise appelle les membres de la communauté à porter la croix en cadeau et à partager l'espérance de l'Évangile avec les autres. Malgré son désir et sa volonté de porter cette croix, son entrée ne s'est pas faite facilement. Alors que le pasteur d'enfance d'Alfred a envoyé une note de recommandation, disant : « Je vous envoie un saint », la communauté lui a d'abord refusé l'entrée en raison de sa mauvaise santé.
Finalement, à l'instigation de l'archevêque de Montréal, il fut admis dans la communauté. Il prit le nom d'André, en l'honneur de son pasteur d'enfance.
Une simplicité partagée
L'exemple d'André Bessette me rappelle l'humilité de saint Joseph . Il a reçu les tâches simples qui lui ont été confiées avec douceur. Il a servi assidûment comme portier, sacristain et blanchisseur. L'évêque français Jacques-Bénigne Bossuet a écrit : "Ce n'est qu'une extrême simplicité qui peut rendre le cœur obéissant et accommodant".
Bossuet fait remarquer que ce n'est qu'en s'efforçant de nous abandonner pleinement à Dieu que nous pouvons parvenir à une unité complète avec Lui. C'est cet abandon et cette union à Dieu qui ont permis à André de servir si docilement et si humblement sa communauté. Il abordait ses tâches quotidiennes et subalternes avec la même attitude que saint Joseph, avec obéissance et positivité.
Dans les mots d'André :
Ma seule ambition est de servir Dieu dans les tâches les plus humbles.
Du banal au majestueux
Son esprit joyeux dans ces tâches mondaines a prouvé sa fidélité et sa persévérance. Cela préluderait à la grande mission que Dieu lui réservait. Une mission de collecte de fonds pour ce qui allait devenir le plus grand sanctuaire du monde, dédié à un homme avec qui il partageait beaucoup de choses en commun : l'humble et simple saint Joseph.
Alors que le frère André ne mesurait que cinq pieds de haut, le monument qu'il a contribué à fonder se dresse au plus haut point de Montréal. Elle est même plus haute que la cathédrale Saint-Paul de Londres ou la cathédrale Saint-Patrick de New York.
Sa grande mission
Frère André a reçu la permission de commencer la collecte de fonds en 1900 et la chapelle originale a officiellement ouvert ses portes en 1904. Cette basilique, appelée Oratoire Saint-Joseph, a commencé en 1924, lors du cinquantième jubilé des derniers vœux du frère André. La pierre angulaire de la basilique a été bénie devant une foule de plus de trente mille personnes.
Malheureusement, le frère André est décédé avant l'achèvement de la basilique. Pourtant, après son décès, la construction a continué. Mais pas sans l'aide de milliers de travailleurs. Enfin, le 19 mars 1955, fête de saint Joseph, elle est inaugurée en tant que basilique mineure.
Un coup d'oeil à l'intérieur
Un ami et moi avons fait un pèlerinage à l'Oratoire Saint-Joseph il y a quelques étés, nous avons surnommé le road trip «La grande aventure canadienne».
Mon arrivée à destination a été accueillie avec un profond sentiment de la présence de saint Joseph. Je l'ai senti le plus étroitement non pas dans la basilique elle-même, mais plutôt au fond de la chapelle votive en bas, qui est à la fois près de l'église de la crypte et du tombeau du frère André. Cette chapelle votive art-déco a été conçue à la fin des années 1940 et contient des objets comme des cannes et des béquilles qui ont été laissés par des pèlerins reconnaissants montrant les grâces et les guérisons qui ont été accordées par l'intercession de saint Joseph.
Une bougie allumée
Imaginez 10 000 bougies allumées tout autour de vous. Cette chapelle brille de leur lumière et vous pouvez même sentir la chaleur de ces petites flammes en passant devant. Les lumières vacillantes m'ont conduit dans un couloir sans prétention au bout de la chapelle où se dressait une petite statue de saint Joseph. Contrairement à la chapelle votive, une mèche solitaire flotte à la surface d'un bassin contenant de l'huile végétale devant la statue de saint Joseph.
Je me suis agenouillé pour prier avec lui là-bas et j'ai ressenti une telle paix. J'avais l'impression qu'il priait juste à côté de moi. Ce n'est que plus tard que j'ai appris qu'il s'agissait de la statue où frère André prenait un peu d'huile d'une lampe qui brûlait devant elle, et il offrait cette huile à ceux qui étaient malades en leur disant de s'en frotter le corps. et de demander l'intercession de saint Joseph pour leur guérison. Cette huile n'est pas destinée à être utilisée comme un traitement, mais plutôt comme une forme de foi. Cette bougie brûle jour et nuit et l'huile est donnée aux pèlerins qui confient leurs requêtes à l'intercession paternelle de saint Joseph.
Grande Humilité
L'emplacement de cette statue de saint Joseph n'était pas fixé dans un lieu de grande importance, reflétant sa grande humilité, la même humilité qu'il partageait avec André.
Maintenant, neuf ans après la canonisation du frère André, j'ai chez moi un bidon de cette huile, un cadeau de mariage d'amis à moi, deux prêtres de Sainte-Croix. Cette huile est un rappel pour suivre l'exemple de Saint André et abandonner plus complètement mon cœur à Dieu.
Nous pouvons faire confiance à son plan , car même si notre vie quotidienne ressemble à une routine de tâches banales comme celle de frère André, Dieu fera fructifier nos oui quotidiens.