Il fut un temps après avoir terminé l'école où j'ai vécu dans une communauté de bénévoles. Nous avons beaucoup parlé du potentiel de conflit, de l'importance des déclarations en « je », et d'aller directement à la source du conflit plutôt que de « trianguler » (commérer avec ceux qui n'avaient pas besoin d'en entendre parler et créer ainsi l'horrible intermédiaire). Tout cela était parfaitement logique pour moi. J'étais sûr que je m'appuierais sur ces suggestions au cas où dans notre groupe super cool, il pourrait y avoir un… conflit.
Il s'est avéré que les conflits ne sont pas particulièrement difficiles à trouver, même parmi ce groupe de bénévoles super cool (vous pouvez insérer ici des frères et sœurs, un conjoint, un religieux voué ou des colocataires).
Nous avions des attentes différentes sur tout, de la propreté de la salle de bain aux dibs sur les restes, le covoiturage et les heures de prière. Cela aurait été le moment idéal pour utiliser ces outils de communication et de conflit.
Mais je ne l'ai pas fait.
Nos homologues nous aident à grandir
Heureusement, aucun des problèmes qui se sont posés n'était assez important pour causer des dommages importants. Mais, pour mon propre bien, je pleure les occasions perdues d'avoir renforcé la confiance en ma capacité à articuler ce qui comptait vraiment pour moi, surtout lorsque cette tâche est difficile. Parce que la vérité contre-intuitive est qu'avoir des conversations difficiles les uns avec les autres est la preuve d'une amitié profondément valorisée. Pas sa disparition, comme on pourrait le craindre.
Je suis toujours coupable de m'entourer de ceux qui m'aident à rester à l'aise. Après tout, il peut être vulnérable et même frustrant de ressentir le besoin d'exprimer – ou pire, de défendre – mes opinions et mes croyances à un autre. Et pourtant, il est si important de pouvoir nouer et entretenir des amitiés avec l'autre. Il le faut, car la communication est le tissu de nos relations.
Il ne s'agit pas de saper la valeur des relations qui découlent d'une expérience ou d'une croyance commune. Ces amitiés peuvent nous ancrer comme peu d'autres choses le peuvent. Il semble donc que ce soit un cas de « à la fois et » au lieu de « soit ou ».
Qui modélise bien cela ?
L'une des caractéristiques frappantes que je remarque chez beaucoup de saints que j'admire profondément, ce sont les amitiés intimes qu'ils entretenaient. Le genre d'amitiés que j'observe est celui de l'écriture de lettres, de la direction spirituelle, de la recherche de conseils, des amitiés d'âme qui ont été entretenues par des visites occasionnelles et des conversations épuisantes.
C'est le genre d'amitiés auxquelles nous aspirons tous, je pense. Mais peut-être ne sommes-nous pas préparés à les entretenir. Ajoutez à cela le fait que ces amitiés existaient chacune entre hommes et femmes et vous constaterez rapidement à quel point elles sont un trésor. Ces relations ne se sont pas (nécessairement) bâties sur la convenance d'un même couvent/monastère, ordre religieux ou sexe, mais sur une vision commune.
Sainte Scholastique et Saint Benoît
Ces frères et sœurs jumeaux appartenant à des monastères différents, entretenaient une solide amitié et un profond respect l'un pour l'autre. Ils recherchaient fréquemment des conseils et la camaraderie les uns des autres.
Saint François de Sales et Sainte Jeanne de Chantal
Ces saints se sont influencés mutuellement de manière significative, en particulier par le rôle de direction spirituelle. Ils fréquentaient la paroisse où saint Vincent de Paul présidait (cela vous fait-il réfléchir à deux fois à qui pourrait fréquenter votre paroisse ?).
Saint Louis Martin et Sainte Zélie Martin
On se souvient surtout d'eux pour leur mariage sacré et la formation d'enfants qui ont vécu des vies consacrées, religieuses et saintes.
Saint Jean de la Croix et Sainte Thérèse d'Avila
Ces homologues étaient à la fois des mystiques, des écrivains et des réformateurs au sein de leur ordre carmélite.
Saint Vincent de Paul et Sainte Louise de Marillac
Ces visionnaires et innovateurs ont travaillé parmi les riches et les pauvres de Paris dans le but de servir au mieux ceux qui existaient en marge.
Saint François d'Assise et Sainte Claire
Co-fondateurs de l'ordre franciscain, ces deux-là ont reconnu l'œuvre du Saint-Esprit dans leur vie. Ils recherchaient la simplicité et la pauvreté d'une manière qui attirait les gens de leur époque (et la nôtre).
La fête de sainte Claire d'Assise
Claire en tant que femme cloîtrée et François en tant que prédicateur mendiant ont présenté deux approches très distinctes de la Règle de l'Évangile. Leurs approches distinctes envoient un message clair qu'ils se complétaient et étaient probablement capables de dire des mots de sagesse et d'encouragement que l'autre aurait eu besoin d'entendre.
Comme l'a dit un cher ami franciscain, Claire était autant un soutien au travail de François qu'il était un soutien à celle de Claire. Peut-être entendons-nous moins parler d'elle parce que ses capacités à communiquer au-delà de sa communauté auraient été assez limitées.
Dès le début, Claire a admiré la simplicité de l'appel de François à vivre l'Evangile de sa vie et a reçu l'encouragement de François à le faire. Pourtant, alors qu'elle commençait à élaborer sa propre règle pour les femmes de sa communauté, elle reçut peu de soutien pour son idée simpliste de Rome.
Claire a maintenu sa dévotion au charisme et à la vision que François avait mis en avant dans sa propre vie. Plutôt que de reprendre le charisme d'un ordre précédemment établi comme on le lui avait conseillé, Claire insista pour que sa Règle soit l'Evangile. Grâce à sa sagesse et à ses conseils, les Clarisses ont intégré la Règle de François dans leur propre pratique - une règle qui a reçu l'approbation papale quelques jours avant sa mort.
Meilleurs amis saints
Francis et Clare étaient une amitié qui a résisté au temps. À la mort de François, Claire a poursuivi la vision qu'il avait présentée.
L'emprise du pape François sur la vie de François à partir de son accent mis sur la simplicité, l'atteinte des marginalisés et le souci de la création ont attiré une attention renouvelée sur la tradition franciscaine. Il a changé et continue de changer les cœurs ou les observateurs ordinaires simplement parce que c'est l'Évangile, la bonne nouvelle de Jésus.
Sainte Claire d'Assise, priez pour nous !
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